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Le manque de sensibilisation, principal frein du mouvement coopératif
Publié le 09 déc. 2025

Source : Facebook de Coopératives et mutuelles Canada
Les coopératives et mutuelles doivent accroître la visibilité, la compréhension et la reconnaissance de leur modèle pour l’inscrire durablement dans l’économie canadienne. Coopératives et mutuelles Canada (CMC) en a fait le principal objectif de son plan stratégique 2025-28.
Pour la septième année consécutive, le manque de sensibilisation au modèle coopératif est le principal enjeu auquel est confronté le secteur, selon le Centre canadien d’études des coopératives de l’Université de la Saskatchewan. Il s’appuie sur un sondage mené auprès de 148 dirigeants de coopératives à travers le Canada.
Ce constat est au centre de la planification stratégique 2025-28 de CMC, l’association nationale des coopératives et mutuelles canadiennes. Pour progresser en matière de sensibilisation, l’organisme compte élaborer un cadre narratif cohérent de messages clés destinés aux membres, aux décideurs politiques et au grand public pour communiquer l’impact économique, social et environnemental du mouvement.
Le renforcement des relations avec les journalistes et les leaders d’opinion, l’organisation de campagnes de sensibilisation et la production de donnés et de recherches sont d’autres activités qui pourraient accroître la visibilité et définir le positionnement du secteur coopératif et mutuel.
Démystification
Si CMC a identifié d’autres défis importants, comme l’accès au financement, l’obtention de soutiens politiques, l’attraction de membres ou encore la croissance des ventes, il reconnait que ces derniers sont parfois des conséquences directes du manque de connaissance qui entoure les entreprises coopératives et mutualistes.
« C’est certain qu’un manque de sensibilisation complexifie les autres défis, car il faut souvent faire l’argumentaire pour obtenir un gain de cause éventuel, explique Daniel Brunette, directeur principal, coopération et engagement, de CMC. Le manque de sensibilisation requiert une période d’éducation et de démystification. Donc l’échéancier de représentation ou de demande sur un dossier est typiquement plus long que pour les entreprises plus traditionnelles. »
Financement
D’ici 2028, CMC souhaite être reconnu comme un leader de confiance qui favorise la croissance du milieu, se positionnant ainsi comme la voix nationale des coopératives et mutuelles. Cela lui permettrait d’influencer les politiques publiques fédérales et la conception des programmes.
Un financement accessible et un soutien au développement sont essentiels pour garantir l'égalité des chances, faciliter la création d'entreprises et promouvoir la croissance et la résilience. Or, les politiques publiques excluent trop souvent les coopératives.
« Il y a très rarement des gens qui sont contre l’idée des coopératives et mutuelles, surtout lorsqu’ils et elles comprennent un peu plus le modèle, précise Daniel Brunette. Mais les programmes et services sont habituellement créés avec les entreprises traditionnelles en tête, donc les nuances du modèle deviennent parfois un obstacle à l’accès, simplement car le jargon et les critères font l’exclusion non-intentionnelle des entreprises coopératives. Pour le financement, le défi revient souvent à la demande d’offrir une garantie personnelle pour un prêt, ce qui va à l’encontre du principe d’entrepreneuriat collectif. »
En ce sens, CMC salue une victoire dans le nouveau budget fédéral avec le renouvellement du Programme de part à imposition différée (PID) jusqu’en 2030. Il permet aux coopératives agricoles de verser une ristourne sous forme d’actions à imposition différée. M. Brunette regrette toutefois que le programme ne soit pas rendu permanent.
Partenariats
Pour répondre efficacement à ces grands enjeux, CMC soulève l’importance de renforcer les liens au sein du modèle afin d'élaborer une approche coordonnée du développement de l’écosystème, qui pourra générer des gains d'efficacité et accroître la valeur créée.
« Il est important de clarifier notre offre de services au sein même du mouvement, indique Daniel Brunette. Par exemple, on ne trouve des coopératives nouvelle génération qu’en Alberta et un petit peu en Saskatchewan, de même que les coopératives de travailleurs actionnaires sont propres au Québec. »
Dans cette optique, CMC a développé une Carte des coopératives canadiennes qui favorise l’identification des ressources existantes. Elle est actualisée environ tous les deux ans.
Plus largement, CMC souhaite un système partagé de collecte de données sur les coopératives, accessibles aux membres, aux chercheurs et aux décideurs politiques pour suivre et orienter la croissance, ainsi que renforcer les stratégies.
Étiquettes : CMC - Plan stratégique