Les coopératives du Bâtiment 7

Publié le 30 sept. 2025

Source : Réseau COOP

Centre d’expérimentation de l’autogestion qui a vu le jour après une longue lutte sociale, le Bâtiment 7 est un lieu de rassemblement pour la communauté de Pointe-Saint-Charles, propice au développement de projets d’économie sociale.

« Le Bâtiment 7 est le produit d’une lutte militante des gens du quartier pour pouvoir offrir aux citoyen.nes des services qui leur sont propres, leur ressemblent et répondent à leurs besoins, indique Zoé Fauvel, responsable au développement du bâtiment. On a des ateliers collaboratifs, et plus d’une dizaine d’OBNL et de coopératives. »

Le vendredi 26 septembre 2025, pour le dernier jour de la Quinzaine de la coopération du travail et en amont de son Assemblée générale annuelle, le Réseau COOP a organisé une visite des coopératives du bâtiment.

Atelier La Coulée

L’Atelier La Coulée est une coopérative de solidarité à but non lucratif et un centre d’artistes autogéré. Elle offre des cours et des formations autour de la soudure et de la fonderie, aussi bien dans son atelier qu’en dehors, avec des coulées participatives publiques ou dans des écoles.

L’Atelier La Coulée propose aussi la location de son atelier, principalement pour des artistes, mais également pour toute personne ayant un intérêt pour le travail du métal.

La coopérative compte 230 membres qui ont pris leurs parts sociales depuis de sa création, en mai 2018. Elle a des membres utilisateurs, travailleurs et de soutien, dont une quinzaine siègent au conseil d’administration et aux différents comités.

« Annuellement, je dirais qu’on est une trentaine de membres actifs qui utilisent l’atelier, explique Eva-Loan Ponton-Pham, co-coordinatrice générale de La Coulée. Chaque année, ils renouvellent une cotisation. Ça n’est pas toujours les mêmes. Certains sont venus il y a 7 ans et reviennent pour la première fois cette année. »

Recyborg

Recyborg est une coopérative de travail à but non lucratif, active dans la valorisation de matériaux. Trois fois par semaine, elle organise des collectes résidentielles et commerciales dans le Grand Montréal afin de ramasser des métaux, des électroniques et autres électroménagers.

« On va faire le tri, tester pour voir ce qui est encore bon, indique Nicolas Proulx-Roussy, cofondateur de Recyborg. Si ça n’est pas fonctionnel ou en bon état, on va démonter pour récupérer les composantes qui pourraient encore être utilisées et mettre ça sur notre site. »

Toutes les pièces inutilisables sont ensuite recyclées par le biais de l’Association pour le recyclage des produits électroniques (ARPE), de GoRecycle ou de différents programmes gouvernementaux.

En 2024, Recyborg a détourné 100 tonnes de métaux, soit presque autant que toutes ses autres années combinées depuis sa création, en 2019. Grâce à son activité, la coopérative a atteint l’indépendance financière.

« 80% de nos revenus viennent de la vente en ligne. On est autonome, se félicite Nicolas Proulx-Roussy. En dehors des subventions pour de nouveaux projets et pour prendre de l’expansion. Cette année, on a vu nos revenus beaucoup augmenter. On s’est augmenté trois fois et il y a encore des surplus. »

La coopérative, qui dispose également d’un local dans Hochelaga, compte 16 membres.

Atelier Coopératif Cycle 7

Cycle 7 est une coopérative de travail, spécialisée dans la mécanique de vélo. En plus de réaliser des réparations, la coopérative offre la possibilité aux membres de la communauté de venir utiliser eux-mêmes l’atelier. Un poste de travail est toujours disponible à cet effet lors des heures d’ouverture, tandis que les mardi et mercredi soir, ainsi que le dimanche, sont dédiés à cette pratique.

«En dehors des horaires dédiés, les gens n’ont pas l’aide d’un bénévole pour travailler sur leur vélo. Il faut avoir une accréditation avec le Bâtiment 7 », précise toutefois Johanne Ste-Marie, membre de la coopérative.

Cycle 7 offre également des formations et vend des pièces, des accessoires et des vélos usagés. La coopérative compte 3 membres, dont un à temps plein. En 2024, pour sa deuxième année d’existence, Cycle 7 est parvenu à être rentable, selon Julien Paquette, l’un d’eux.

Les Sans-Taverne

Autrefois connu comme le quartier aux cents tavernes, Pointe-Saint-Charles a peu à peu perdu ses lieux de rencontre au fil de la désindustrialisation. C’est en hommage à ce passé que le bar coop a choisi son nom de Sans-Taverne. La coopérative de travail s’est donnée pour raison sociale d’être un lieu de rassemblement dans le quartier. C’était un besoin identifié par les citoyens lors des assemblées de consultation citoyennes organisées pour définir ce qu’accueillerait le bâtiment.

Les Sans-Taverne brasse ses propres bières et est membre de la Table des Microbrasseries Coopératives, un regroupement qui vise à mettre en valeur les brasseries à vocation coopérative au Québec. La coopérative compte 14 employés, dont 6 membres.

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